"Depuis plusieurs mois,Je pense à une séparation, je n'ai plus plus de sentiments pour mon conjoint, la routine du quotidien m'ennuie, je n'y trouve plus de joies, plus d'envies ni de projets. Je pourrais peut-etre refaire ma vie ?
Voilà ce genre de phrases que j'entends régulièrement et qui me laissent perplexe ! Oui, la routine du quotidien n'est pas toujours fun, oui mon conjoint n'est pas toujours au top, oui j'ai régulièrement envie d'envoyer balader mes enfants. Penser à une séparation est parfois légitime, la vie n'étant à ce moment là ni épanouissante, ni heureuse.
C'est courageux de votre part d'oser faire un constat négatif sur votre vécu, d' oser voir votre vie en face. Vous n'êtes pas dans le déni d'une réalité inconfortable et vous vous posez des questions. Alors essayons d'y répondre en restant bien dans le concret. Tout d'abord, on ne refait pas sa vie, on la continue ! Tout ce qui a été vécu est gravé dans notre mémoire de façon plus ou moins consciente, notre cerveau garde une trace de tous les moments de notre vie.
Se séparer a de lourdes conséquences matérielles et émotionelles, surtout s'il y a des enfants. Cela peut impliquer de quitter son logement ou de le vendre et donc d'en trouver un autre, ce qui souvent est loin d'etre facile ! Par ailleurs, réorganiser la vie des enfants est souvent nécessaire. D'autres séparations en cascade sont moins évidentes telles que la séparations avec certains amis qui choisiront un conjoint plutôt que l'autre, difficultés autour de moments forts tels que Noël, les anniversaires des enfants, les fêtes de famille, fêtes d'école. Il me semble important de se demander comment vous allez vivre ces séparations avant d'aller plus loin? Parfois, la décision d'un départ doit etre rapide lorsque il y a de la violence et que votre intégrité et celle de vos enfants soit menacée.
D'autres situations sont plus délicates. Si votre conjoint présente une addiction qu'elle soit envers l'alcool, la consommation de toxiques, le jeu ..., Ou encore que vous demandez s'il souffre d'une pathologie psy telle qu'une perversion narcissique. Pour toutes des situations, n'hésitez pas à prendre conseil auprès de professionnels pour vous aider à poser les bons choix qui sont nécessaires mais lourds de conséquences.
Par ailleurs, si votre ressentit du moment est plus de l'ordre d'un découragement, d'un désintérêt qui se répète alors il y a de bonnes questions à se poser! Depuis combien de temps mon couple bat de l'aile ? Notre communication est elle en mode non-violente ? Avons nous pris du temps en couple récemment ? Qu'en est il de notre vie sexuelle ? Sur-quoi portent nos disputes ? Que pense mon conjoint de la situation? Est il prêt à se remettre en question et à se battre pour re dynamiser notre couple ? Visiter en vérité tous ces aspects de votre vie est essentiel. Une réflexion, et peut-être des réponses à donner sont essentielles avant de prendre une décision que vous pourriez regretter.
Quand tout va bien, nous ne nous posons pas beaucoup de questions et cela est normal ! Mais, une situation difficile peut aussi etre vécue comme une occasion de croissance du couple. Yvon Dallaire, psychologue Quebecois, parle alors d'infarctus conjugal. Un infarctus est aussi l'occasion d'avoir une vie plus saine, plus harmonieuse pour vous et votre famille.
N'hésitez pas à vous faire aider, bon vent !
Dimanche après-midi, j’ai ouvert avec les enfants un vieil album de photo. Album qui n’avait pas été regardé depuis au moins 10 ans !
Le soir, avec mon mari, nous en reparlons « À ce moment là, nous étions des jeunes parents avec de beaux enfants. Mais aujourd’hui, avec vingt années de plus, je me sens plus heureuse et paisible ».
Il me répond du tac au tac « Nous avons changé notre façon de communiquer, cela a changé notre vie ».
Toute psychologue que je suis, je n’avais jamais eu de cours sur la communication conjugale ! Depuis je me suis formée et vous propose deux conseils qui pourraient vous aider :
Conseil 1 :
Pour bien communiquer à deux, nous devons bien communiquer avec nous même !
Élémentaire devez vous penser, mais cela se révèle très compliqué pour nous Français qui n’y avons pas été habitué dès notre petite enfance à ne pas écouter puis exprimer nos ressentis et besoins associés.
Une patiente d’environ 50 ans vient de me dire en consultation « Je n’ose pas dire mes besoins, j’ai peur de la réaction des autres. ».
De quelle peur parle t'elle ? Peut être celle de perdre l’amour de ses proches ?
Conseil 2 :
Prendre de la distance avec le modèle de communication de notre famille d’origine.
Nous sommes marqués profondément par le mode de communication de notre famille d’origine. Ce mode de communication n’étant pas celui de notre conjoint, des blessures se créent et des rancunes ont tendance à s’accumuler au cours des années. Il est important d'apprendre à décoder le mode de communication de son conjoint.
Un couple en consultation me disait « Monsieur: je viens d’une famille de garçons, chez nous on a toujours été très direct, je dis ce que j'ai à dire » Madame, fille unique, était en grande souffrance ne se sentant ni entendue dans ses sentiments ni respectée dans ses besoins.
Bien communiquer avec soi même, et avec l’autre nécessite une vraie ré-éducation pour apprendre à s’écouter, à accueillir ses sentiments et ses besoins. Un accompagnement initial peut aussi aider à prendre une certaine distance avec votre histoire personnelle.
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